Girard Perregaux – Cal. AS 1203
Cette Girard Perregaux est la première d’une série de montres que nous allons offrir pour achat chez Watchtyme.
Cette Perregaux a demandé particulièrement d’attention et d’amour afin de la remettre en état et lui refaire une beauté. Voici la montre telle que nous l’avons reçue :
Après avoir ouvert le fond du boitier, nous avons pu constater la présence d’un mouvement A. Schild très propre pour l’âge et l’usure de la montre en général.
A titre de comparaison avant/après, voici le graphique de l’outil que nous utilisons pour mesurer la régularité du mouvement d’une montre (timegrapher). Vous pouvez voir sur l’image ci-dessous que la montre prend au moins 108 secondes par jour. L’amplitude n’est pas trop mauvaise pour une montre fabriquée au début des années 1950. Après nettoyage et changement du ressort de barillet, elle devrait être encore meilleure. La régularité des battements du mouvement n’est quant à elle pas très bonne. Dans l’image ci-dessous, le rate est le nombre de secondes que la montre prend ou perd à chaque jour. L’amplitude est la variation à laquelle le balancier tourne sur son axe, dans le sens horaire puis anti-horaire. La somme des deux est l’amplitude. Pour toute surface ronde qui tourne sur un axe, un tour complet équivaut à 360 degrés. Dans notre cas, l’amplitude est de 243 actuellement. Pour une montre récente, l’amplitude est généralement située entre 270 et 320 degrés. Pour une vieille montre, l’amplitude est généralement entre 250 et 310 degrés. Nous ne sommes donc pas pour le moment dans la fourchette recherchée, mais ce n’est pas un problème puisqu’après nettoyage et remontage l’amplitude devrait augmenter significativement. Enfin, les erreurs de battement du mouvement sont la mesure de la différence en millisecondes d’un tour complet du balancier dans un sens comparé à un tour complet du balancier dans l’autre sens.
Le boitier de cette montre semble avoir connu de meilleurs jours… Nous lui donnerons une nouvelle jeunesse en le faisant plaquer par un spécialiste.
Une fois le mouvement et les aiguilles sorties du boitier, il est temps de se mettre au travail.
En premier, il faut démonter la chaussée (pignon à friction), le reste de la minuterie et le mécanisme de remontage.
Après cette première étape, nous tournons le mouvement dans l’autre sens afin de retirer le balancier par précaution. Nous retirons ensuite la couronne et le rochet.
Par la suite nous démontons le train d’engrenage.
La dernière étape est de démonter le barillet.
Toutes les pièces sont nettoyées puis réinstallées sur le mouvement. La première pièce à être remontée est le barillet. Dans ce cas, même si l’amplitude n’était pas si mauvaise à la base, il est généralement recommandé de remplacer les vieux barillets par des nouveaux. Cela permet d’avoir une meilleure amplitude et une montre plus facile à régler pour qu’elle garde l’heure.
Pour se faire, je commence par poser le barillet sur la platine. Par la suite, j’attache les ponts de barillet.
Puis le train d’engrenage.
Au tour des ressorts d’encliquetage, suivis par le rochet et des roues de couronne.
Nous retournons ensuite le mouvement et huilons les pivots du balancier.
Nous remettons en place la chaussée, suivie du reste de la minuterie et du mécanisme de remontage.
Nous retournons une autre fois le mouvement afin d’installer les ancres et le balancier. La roue tourne maintenant parfaitement bien!
Il est alors temps de repasser le mouvement à la machine Timegrapher et de le régler. Il est possible de voir que les erreurs de battement restent encore pas très bonnes pour le moment.
La plupart des montres ont un régulateur attaché au balancier. Malheureusement, cettre montre n’en a pas. La seule façon d’ajuster correctement la montre est alors de démonter le balancier du pont de balancier. Il faut ensuite faire tourner la virole en dessous du balancier, dans le sens horaire ou antihoraire selon le réglage désiré. Il n’est par contre pas possible de savoir dans quel sens tourner la virole dès le départ. La machine ne donne en effet qu’un nombre, ni positif, ni négatif. Il faut donc essayer pour savoir… Dans ce cas précis, j’ai été très chanceux puisque j’ai tourné la virole dans le bon sens du premier coup et que le réglage était exactement celui que je voulais!
Et maintenant, voici une photo du mouvement avec le cadran réinstallé! Vous pouvez également voir le boitier et le baguier. La différence est notoire avec les photos avant les travaux de restauration du boitier.
Il est temps de remettre les aiguilles sur la montre.
Finalement, nous réinstallons le mouvement dans son boitier et posons le bracelet. Voila!
Merci d’avoir pris le temps de nous accompagner dans cette remise en service de cette Girard-Perregaux!